André JASMIN (1922-2020)

André Jasmin délaisse rapidement le figuratif en peinture et explore une grande variété de techniques picturales. Sous l’influence de Bonnard, il utilise la couleur comme principal élément formel expressif et explore ses possibilités infinies. Toutefois, il restera toujours fidèle au fusain, élément de composition essentiel de son travail qui entretient un dialogue fructueux avec une peinture en constante évolution.

Son énergie singulière est le fruit de sa technique instinctive et impulsive, alors que son approche de l’abstraction découle de son observation de la nature. La trajectoire esthétique polymorphe épousera les méandres du développement d’une abstraction lyrique de plus en plus affinée. On retrouve, dans ses productions, le souci des formes et la liberté du geste. La nervosité du trait, contraste harmonieusement avec la douceur et la profondeur des couleurs. L’artiste construit et recherche des plans étagés en différentes profondeurs où des formes colorées viennent contraster avec des lignes noires, des écritures impénétrables, des labyrinthes. Ces compositions éclatantes sont autant de recherches, de territoires nés de son imagination et de son inspiration.

André Jasmin, ce “peintre de la vie intérieure” selon les mots du poète et romancier Fernand Ouellette, se fera ouvrier des formes. Ces œuvres intemporelles témoignent d’une fidélité de l’artiste à lui-même. De la vie de cet être énigmatique et passionnant est née une œuvre d’une richesse encore largement inexplorée.

Source : André Jasmin, l’ouvrier des formes, Martine Hardy.

André Jasmin naît à Montréal le 7 décembre 1922. Il complète son Baccalauréat en arts à l’Université de Montréal, en 1942. La même année, il entreprend un stage de deux ans à l’École du meuble de Montréal où il étudie avec Paul-Émile Borduas, Maurice Gagnon critique et historien de l’art, ainsi que Marcel Parizeau architecte. Il fréquente aussi l’atelier d’Alfred Pellan et fondera, plus tard, l’École des Arts et des Lettres avec Bernard Jasmin et Pierre-Paul Élie. Il réalise, de 1945 à 1950, des décors de théâtre et des costumes pour les Compagnons de Saint-Laurent, la Compagnie de Masques et Les Ballets Ruth Sorel. De 1950 à 1958, il donne des cours privés de peinture et d’histoire de l’art dans son atelier personnel. Il devient, en 1959, professeur de peinture, de dessin et d’histoire de l’art à l’École des beaux-arts de Montréal, intégrée à l’Université du Québec à Montréal en 1969 où il continue son travail professoral. De 1956 à 1978, il collabore régulièrement à des émissions de Radio-Canada sur les arts avec les réalisateurs Gilbert Picard et Aline Legrand et, en 1965, il est scripteur et animateur d’une série de 11 émissions sur l’histoire de la sculpture depuis le début des années 1900, réalisée par Fernand Ouellette. Ses œuvres se retrouvent dans d’importantes collections muséales, dont celles du Musée d’art contemporain de Montréal, du Musée d’art de Joliette, du Musée de London, Ontario, du Musée national des beaux-arts du Québec, du Musée des beaux-arts du Canada ainsi que dans de multiples collections privées.

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