(FR)Notez qu’il n’y a pas de vernissage le 25 mai mais que nous organisons des rencontres avec les artistes les fins de semaine, de 14h à 17h : Tina Marais le samedi 4 juin, Joseph-Richard Veilleux le samedi 18 juin et Raymond Dupuis le dimanche 19 juin. 

La Galerie Bernard est heureuse de présenter du 25 mai au 25 juin 2022 l’exposition collective « NATURE SECRÈTE INDOMPTÉE » des artistes Raymond Dupuis, Charlie Lescault, Tina Marais et Joseph-Richard Veilleux.

Cette exposition réunit peintures, dessins et sculptures en vinyle et matières textiles. Ces artistes contemporains puisent leur créativité au plus près de la vitalité de la nature pour nous présenter des œuvres captivantes par leurs formes empreintes de méticuleuses analyses formelles, symboliques et narratives sur la biosphère.

Cette exposition prend comme point d’ancrage l’œuvre de Raymond Dupuis et de son iconographie basée sur le langage visuel des peuples autochtones Hopi et Navajo. L’ensemble des œuvres de ces artistes prennent racine à partir de phénomènes, formes et signes culturels en lien avec l’idée de la nature : le déploiement frémissant des végétaux au printemps, les complexités de la fourrure d’un fauve, les motifs hypnotiques d’une écorce, d’un fruit ou d’un corail. Des formes sinueuses et fourmillantes, des protubérances, des masses, des organismes en devenir nous suggèrent à voir des créatures nouvelles. La fascination et le respect de ces artistes envers la biologie, l’environnement, leur culture et leurs origines respectives se manifestent par un langage visuel indéniablement issu du croisement des règnes animal, végétal et minéral. Telle est la nature du processus créatif de ses peintres et sculpteurs; dépeindre un lieu de fascination, de danger et d’expansion afin que le spectateur puisse se retrouver lui aussi au cœur de leur nature secrète indomptée.

D’origine autochtone malécite, Raymond Dupuis traite de son intime recherche identitaire dans ses œuvres. Il peint la territorialité mnémonique en réinventant des signes visuels propres aux peuples autochtones. L’artiste entretient un rapport très fort aux territoires oubliés et perdus de ses ancêtres et les reconfigure. Ses peintures reflètent des concepts d’opposition et de complémentarité, d’espace-temps, de solitude, de construction et de déduction, prenant forme via des signes graphiques et des couleurs chatoyantes. Aujourd’hui, tel un nomade urbain, Dupuis exprime sa vision de ses origines d’après les souvenirs reconstitués et confiés de ses aïeux.

L’œuvre de Charlie Lescault prend forme à partir de motifs récurrents tirés de la nature : fourrure, filaments, cheveux, écailles, coraux. Cette représentation du vivant matérialise son méticuleux langage pictural par des formes hybrides et incongrues. Ces curieuses anomalies se déploient dans l’espace du papier par des dessins et des sculptures murales constituées de fines lanières de vinyle et superposées tel un pelage, combinant l’organique et le synthétique. Ces étranges organismes font appel à un univers inquiétant mais familier à la fois. Ils sont issus de la fascination et de l’observation de l’artiste de la faune et la flore de la région du Saguenay, là où elle vit et travaille et du Labrador, lieu de résidence artistique où elle a passé 5 mois en 2022.

Dans ses sculptures, l’artiste sud-africaine Tina Marais explore l’expérience de la matière et de la mémoire tactile avec des assemblages complexes de tissus et de divers objets cousus à la main (boutons, argile, velours, satin etc.). Elle entrelace la matérialité, l’écologie, la nature, le politique et la mémoire des lieux de son enfance pour en faire des œuvres captivantes et mystérieuses. Fascinée par la physionomie des éléments organiques dans la nature, elle contraste des matériaux naturels et synthétiques pour créer des formes faisant écho à des organismes extraordinaires en mutation. L’ajout d’éléments trouvés et récupérés à ses sculptures propose une réflexion sur notre usage du tissu et de son impact sur l’environnement.

Joseph-Richard Veilleux pose un regard pénétrant et sensible sur la beauté aérienne des champs et des terres qu’il possède dans la région de Saint-Georges-de-Beauce. L’artiste saisit les vibrations du monde environnant par la couleur et le dessin et l’exprime dans ses œuvres via une gamme chromatique nouvelle pour l’artiste. Son traitement de la matière est un ruissellement de peinture et ses tableaux évoquent des éléments archétypaux de la nature. Une multitude de motifs de folles fougères s’entrelacent dans les limites visibles de paysages qui composent ses récentes œuvres. Elles sont le fruit de son rapprochement plus intime à la forêt énergétique et de son foisonnement.

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